L'heure est grave, fidèle lecteur et fidèle lectrice ! Je vais appeler à signer une
pétition en ligne, ce qui est une nouveauté sur ce blog.
Il ne t'aura pas échappé, non plus qu'à toi, que j'éprouve une affection particulière pour
le paysage urbain de Casablanca, particulièrement les immeubles de l'époque coloniale.
Malheureusement, cette affection n'est pas partagée par tous et, après
la villa Cadet, c'est au tour d'un des fleurons de cette architecture, l’immeuble Piot-Templier
d'être menacé par les bulldozers, pilotés par quelque(s) inculte(s), sans doute plus riche que vous et moi. Nouveauté, cet immeuble est situé à l'angle du boulevard Mohamed V et de la rue Chaouia, c'est à dire, en plein milieu
du quartier historique, non loin du marché central, dans l'alignement de l'hôtel
Lincoln et de l'immeuble Bessonneau. Clairement, si on
les laisse faire, ce sera la porte ouverte au saccage dans cette partie de la ville, une sorte de lobotomie urbaine.
Comment
en est on arrivé là ? Je ne connais pas les détails, mais je suis au courant de
la dynamique générale… Ces immeubles, somptueusement ornées dans ce quartier, qui sont occupés par des locataires dont les loyers ridiculement modiques sont bloqués depuis le début du siècle dernier, ne rapportent à leur propriétaires que des ennuis : familles inexpulsables, coûts d'entretien ou de mise aux normes faramineux. Conséquemment, ils tombent en ruine, sous les efforts conjugués du temps et des
occupants des lieux, qui ne se soucient guère plus d'esthétique ou d'architecture que de civisme. Arrive un moment où
c'est trop tard…
On pourrait aussi se laisser aller à penser, en regardant l'hôtel Lincoln, que cette stratégie –attendre l'irrémédiable– est délibérée de la part des propriétaires…
D'autre part, comme dans
le cas de la villa Cadet, l'urgence à démolir est inspirée par des considérations bien plus pragmatiques que le confort des habitants, la sécurité publique ou de quelconques considérations esthétiques ou culturelles.
L'urgence, c'est que ces bâtiments sont s
ur le point d'être classés, et qu'attendre, ne serait-ce qu'un mois, c'est s'exposer au risque de se retrouver proprio d'un machin indémolissable. L'état actuel de la villa Cadet est d'ailleurs édifiant à ce sujet, puisque, démolie en
juin septembre, les gravats ne sont toujours pas déblayés (on est en janvier) et se répandent même sur le trottoir, au mépris de tout règlement urbain et des riverains…
Avec le temps…
comme chantait Sam
Voilà, j'ai dit.
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4 commentaires:
A signé!
Bravo !
(l'humanité reconnaissante)
Bon débarras, c'est une verrue dans le paysage et un mauvais souvenir...
Solidité de l'argumentation, courtoisie, pertinence… le doute n'est plus permis, j'ai attrapé un courageux troll anonyme !
Yessss ! Je savais bien que le succès viendrait !
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