dimanche 5 février 2012

Sortir

Me voilà de retour, fidèle lectrice, et fidèle lecteur, après un petit coup de blues loin du cyberespaâAÂAâace. Aujourd'hui il m'a pris l'envie de sortir de mes sentiers habituels (quoique) pour te faire part d'une petite sortie enthousiasmante.
Je suis en effet allé faire un petit tour dans mon ancien quartier de l'Oasis, Casablanca, un endroit où j'ai durant quelques années, déploré qu'on ne trouve pas grand chose à faire, une sérieuse pénurie de restaus (restaux ?) en particulier.
Depuis un bon paquet de temps, on pouvait voir, face à la célèbre Vianderie, épicerie réputée, un chantier qui comme d'habitude était voilé aux yeux du public par de grandes affiches numériques, proclamants que bientôt, y ouvrirait un commerce nommé "Fifties". Marchand de fringues ? D'instruments ? De vinyles ? De scooters ou de Cadillacs roses ? le mystère était complet…
Maintenant, on sait. Il s'agit tu l'auras deviné, d'un petit restau snack assez réjouissant.
Tout d'abord, il est impossible de rater, sur le boulevard Bouabid, le geste architectural triomphant qui a surgi, qu'on dirait tout droit sorti d'un album de Serge Clerc ! Fifties, donc, comme son nom l'indique.

Mais allons faire un tour à l'intérieur, histoire de vérifier la validité du concept.

Nous avons délaissé la terrasse qui, bien qu'ensoleillée, présentait l'inconvénient d'être à l'extérieur, et même si on est loin de l'Ukraine, en ce moment à Casa, la température oscille entre 8° et 17° ce qui ne se prête guère aux activités de plein air !

Au rez-de-chaussée, on entre directement dans un espace clair, avec, au fond le comptoir/cuisine. Au menu, hamburgers maisons, salades et snacks, à la mode américaine.
On est immédiatement transporté dans un univers à la American graffiti, mobilier alliant couleurs vives et pastels, et un travail au plafond… hollywoodien du plus bel effet. Une archi évocatrice des grosses caravanes chromées trés réussie, et ce qui ne gâche rien, une acoustique douce et sèche qui change des chambres d'échos assourdissantes que nous connaissons ici. Nous ne nous y sommes toutefois pas attardés, préférant découvrir la salle à l'étage. Qui ne nous a pas déçue !
Après un petit escalier en deux volées carrelé de couleurs z- exquises, nous voilà arrivés !

Wow !

La transition colorée, assurée par un rampe de tiges de fer à petites boules est spectaculaire !



Nous voilà dans une salle à dimension humaine, rendue chaleureuse par les couleurs orangées et le placage de bois aux murs. La vue dégagée sur la boulevard, la poste en particulier –vintage, elle– fait oublier la dimension relativement modeste du lieu.

Le mobilier, rétro sans être vintage (c'est à dire vieux et cassé) contribue à l'impression d'espace. Tables basses, poufs canapés et fauteuils laissent l'œil parcourir l'espace. Vrai bois d'arbre, couleurs discrètes et assorties, on est ici dans un bon goût un peu tongue-in-cheek tout droit sorti de Playtime. Réjouissant !
Si le besoin m'a pris, subitement de parler de l'endroit, c'est aussi parce que nous avons été épatés par la qualité du travail et l'attention portée aux détails. Nous avons bien sûr noté quelques débordements de peintures sur les huisseries, mais le standard est tout de même fort au dessus de la moyenne.


Voilà donc, un lieu bien sympathique, rigolo, à l'esthétique affirmée qui vaut largement le détour, et qui vient combler un vide dans le quartier, où à part le club de boules et quelques assommoirs, l'offre en restauration était vraiment limitée !

Et la bouffe, tiens, pendant qu'on y est, qu'est-ce qu'elle vaut?

Justement, elle est tout à fait abordable, avec des prix entre 40 et 70 dh (de mémoire). Je ne vais pas me prendre pour un critique (ou un photographe) culinaire, mais je dois dire que le cheese burger-frites-croquettes-cole slaw était tout à fait honorable, produits frais, pain croustillant, et, on nous épargne l'espèce de mayo-béarnaise sucrée qui fait passer.
Mais allez donc voir vous même !
Un petit bémol ou deux toutefois. Le carrelage de la salle haute est un peu abimé, on ne sait si c'est du vintage de récup ou du neuf, et le menu, dont la couv et le logo sont sympas, est à l'intérieur truffé de fautes (les ognons-Aaargh!) et émaillé de couleurs criardes pas trop raccord… Au cas où, bien sûr, je suis tout prêt à m'en occuper !

dimanche 8 janvier 2012

Dgee Raph Popil

Évidemment, c'est pas son vrai nom, enfin… presque. Pour de vrai, c'est Raphaëlle, pardi.
Ça lui est venu un jour, comme une ces évidences dont on se demande vraiment pourquoi on y a pas pensé plus tôt. Donc, vers ses 15 ans, Raphaëlle s'est retrouvée un jour dans une boum (en ces temps et en ces lieux, on disait une "bouffa") à changer les disques (en ces temps et ces lieux c'était des 45 tours, mais chut !). Et hop, la voilà baptisée DJ Raph, ce qui allait déjà pas mal avec son mètre 72 de l'époque.
À part qu'elle a encore pris 17 cm depuis, Dgee Raph , n'a pas changé depuis la seconde ; la frange un peu plus digne, pas assez longue pour adoucir un nez caractériel,toujours ses œufs au plat (franchement, avec tous les progrès en chirurgie esthétique— franchement ? des progrès ? vous répondra-t-elle, pleinement fidèle à ses valeurs désuètes de féministe qui assume pleinement son corps).
Raph, bien qu'elle mime l'assurance et la pleine acceptation de son physique est un paradoxe vivant à la limite de la schizophrénie. Elle a depuis longtemps pris le parti de se cacher derrière une apparence spectaculaire. Elle a toujours du mal à s'habituer aux mines stupéfaites des hommes qui la voient pour la première fois, ceux qui n'imaginent même pas comment l'aborder, comme ceux qui la voient comme un défi à relever !  Et leurs femmes, n'en parlons pas. (nan mais attends, si en plus je me fait des gros nichons ça va être l'émeute !) Alors, tant qu'à passer pour phénomène de foire, elle promène sa blondeur sur des talons de 12 centimètres, histoire d'être carrément deux têtes au dessus de la mêlée .
Bonjour, moi c'est Dgee Raph… Ça aussi, tout de suite, ça dédramatise.
À côté de ça, elle est toujours dissimulée derrière sa frange et ses lunettes masques qu'elle choisira de préférence avec un logo de 15 centimètres carrées en guise d'œillères. D'ailleurs elle ne se présente au monde que couverte de logos divers, Gucci, Chanel, D&G, Cartier, Dior etc. Parce qu'elle le vaut bien…
Mariée, mère de deux enfants, elle mène une double vie semi publique qui lui procure l'adrénaline nécessaire.
Elle cache son jeu comme elle affiche ses conquêtes, tous sexes confondus, et se rachète une réputation derriere des activités associatives scolaires ; je l'ai croisée dans une de ces réunions -thés mondains coquins (une mine pour ma thèse en socio anthropo ) où des femmes entre elles profitent des voyages de leurs maris pour s'agacer mutuellement. Ce qui permet opportunément de ne pas se poser trop de questions quant aux activités dudit mari, qui semble être périodiquement occupé 4 ou 5 jours par mois dans une autre ville…
Dgee Raph,  cependant, n'a jamais trompé son "officiel" qu'avec des femmes, question de principe(s).
À ses copines de thé, elle prétend par contre ne fréquenter que de jeunes éphèbes vigoureux, qu'on ne voit jamais. Mais au Queen, elle se lâche ! Yahou !
Androgyne, lesbienne, épouse dévouée, tout à la fois, sommelière de son dernier métier, elle semble pleinement heureuse et rondement épanouie...
Partout. À croire que telle une funambule, elle ne doit son équilibre qu'au lest qu'elle réparti à chaque extrémité de son balancier…

Enfin presque.

Vous connaissez cette personne ? Vous disposez de renseignements complémentaires, d'informations inédites, d'anecdotes n'hésitez pas à nous en faire part dans les commentaires (pas d'attaques nominales, de calomnies ou de diffamation s'il vous plait).
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mardi 3 janvier 2012

2012

Une fois n'est pas coutume, pour 2012, comme je la trouve bien assortie à ces lieux… j'aurai exceptionnellement la même carte de vœux pro et perso.
Ce qui ne me retiendra pas de vous souhaiter santé, liberté et prospérité, comme je me le souhaite à nous même !

Et normalement, quand on clique dessus, hop ! elle grandit !

jeudi 29 décembre 2011

Boom boom

Hello fidèle lectrice, hello fidèle lecteur, ne m'en veuillez pas trop de vous avoir délaissé, mais vous savez ce que c'est… la fin de l'année, fêtes et festivités, bombance et digestion.
Les fêtes tiens parlons -en ! C'est un drame qui s'est joué pendant l'Aïd el Fitr, alias el kebir que le magazine renommé Actuel relate, dans son numéro 121. Et que j'ai, donc comme à l'accoutumée, eu l'honneur d'illustrer, comme tu peux le constater.
Mes chers fidèles, il ne vous aura pas échappé que ma représentation de ce drame familial, doit à ma culture biblico-peplumoïde en matière de sacrifices familiaux. Surtout en ce qui concerne la farouche détermination, en costume, du patriarche.
Alors pour la musique…  voyons…  tiens, voilà qui devrait faire l'affaire !

mercredi 21 décembre 2011

Casa Typo

 Et voilà fidèles lecteurs et lectrices, le retour de la flanerie typographique casablancaise, qui se propose de vous faire bénéficier d'un voyage culturel à travers l'espace urbain, mais aussi le temps.

Vadrouillons dans les cursives, entre fif-et sixties

 Égarons nous dans le sans serif 30/40


… et promenons nous dans les bois (de fer) en 1911.

Évidemment, pour voir mieux, y a qu'à cliquer dessus, comme d'hab.





jeudi 8 décembre 2011

Le martyr de Martil

Si je t'avais tenu au courant à temps, fidèle lectrice, tu aurais pu (accompagné de mon fidèle lecteur) faire l'acquisition du numéro 118 du célèbre magazine Actuel. Et tu aurais pu frémir à la lecture de l'atroce fait divers, narrant les derniers instants d'un paisible commerçant de Martil.
Si je ne t'ai pas mis au courant sur le champ, c'est parce que j'ai été un peu déçu par le traitement réservé à l'illustration lors de la parution. Une sorte d'espèce de genre de dysfonctionnement infographique en ayant amputé une bonne partie.

Ce qui fait que non seulement, on ne comprend plus grand chose (sur l'image originale, un des assassins repère de sa fenêtre la surveillance discrète des pandores autour du véhicule de livraison de son infortunée victime) étant donné la disparition de deux personnages, mais en plus, pour une fois que je signais avec mon vrai nom, celui-ci aussi passait à la trappe. Vu qu'on m'avait un peu oublié dans le collophon, disons que mon enthousiasme était modéré…
Voilà, voilà, voilà…

jeudi 24 novembre 2011

Rickham Kirikhan

Demain Rickham va voter.

C'est pas tous les jours.

La dernière fois, c'était pour Chirac. Il s'était bien fait eu.

Mais demain, c'est différent, c'est pas pareil, demain il vote au Maroc.
Parce que Rickham est franco marocain. C'est à dire que pour le Maroc, il est Marocain, pour la France, il est franco-marocain. Pour les Français, il est arabe et pour les Rbatis, les Casablancais, les Meknassis, les Marrakchis et pas mal d'autres, il est Algérien, vu que sa famille est de Oujda.

Rickham va bientôt avoir trente ans, et ça fait quelques années qu'il zone sur Casablanca, où il est venu faire des études, de com', et d'où il n'est jamais reparti, enchainant des petits jobs, un jour infographiste dans une imprimerie numérique… un jour tenancier de téléboutique, un jour moniteur guide de touristes, dans le nord.
À Casa, jusque là, il a eu une vie tranquille, et ces dernières années, il a pas mal zoné avec toute la "mouvance" nayda. Un peu roadie, un peu musicien, un peu dealer (pour rendre service) pas mal pilier de bar… Mais il a un peu l'impression, comme ça, que la fête est sur le point de finir.

Parce que demain, Rickham va voter, et avec la nouvelle "doustour", normalement, le gouvernement devrait être issu des urnes… et, sauf surprise… comme dit Tel Quel, on va se retrouver avec les barbus…
Par ailleurs, il sait même pas si ça va se voir… qu'est-ce qu'ils vont faire ? Y aura toujours les gros rupins avec leurs grosses baraques, leur(s) bonne(s) et leurs gros 4x4, et autour, y aura toujours le peuple. Le truc le plus inquiétant, c'est que ces mecs là, les barbus, dans le fond, c'est des tristes. Chaque fois qu'un palestinien se fait tuer, ils veulent annuler un festival… Tfou.

Rickham, il a un peu été trainer avec les gars du "20 février", comme on dit par ici, c'est à dire qu'il est allé au sit in, à la manif, il a joué au "printemps arabe" tout ça, jusqu'au moment où il en a eu marre de croiser de plus en plus de jeunes cons braillant que dieu était grand sur tous les tons, pasque ça, ça va, il le savait déjà.

Et donc, demain, Rickham va voter… mais il en est encore à se demander pour qui… il a rien compris à la campagne électorale, et il est même pas vraiment sûr qu'il y en a eu une… Faut dire que si il regardait autre chose que la parabole, ou les journaux français sur internet, il serait peut-être plus au courant…
En passant d'ailleurs, il est carrément super étonné, en lisant les journaux français ! Putain ! depuis le temps qu'on le bassine avec les dictatures arabo-musulmanes, le jour où y a une élection à peu prés "normale", il pensait que ça ferait les gros titres ! Et là, walou, rien dans Libé, rien dans le Monde, pas grand chose dans le Fig… Faut aller chercher tout en bas de l'écran. En fait, la politique, chez les arabes, les français ils ne s'y intéressent que si y a du sang qui gicle… à croire qu'ils aiment ça. Ils reconnaissent, ils sont en territoire connu…

Bon, déjà, il sait pour qui il ne votera pas… mais ça, on lui a déjà fait le coup, avec Chirac…
Mais quand même… demain, Rickham va aller voter.
Et ça va être la démocratie, incha'llah.

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vendredi 11 novembre 2011

11/11/11 etc

Assortie à ma nouvelle enseigne, une petite carte postale (gratuite) de Casablanca en ce jour remarquable entre tous.



et pour mémoire, un petit rappel de comment on en est arrivé là !




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