mardi 26 mai 2009

Lalla Chama

La maison de Lalla Chama est le dernier paru d'une série de livres que nous avons réalisé pour les éditions Marsam, sur des textes de Tayeb El Alj. Sur cet ouvrage, nous avons travaillé l'illustration à quatre mains, avec Nathalie.



L'idée de berbériser le lieu de résidence de Lalla Chama m'est venu lors d'une vadrouille au bled avec mon pote Sylvain, fier pilote du Millenium Pajeron, et astronome amateur éclairé. Nous avons parcouru des coins écrasés de lumière, ou la profondeur de champ est aplatie par une brume de poussière.
La géologie tourmentée nous laisse voir un peu sous ses jupes rayées, et laisse imaginer les formidables cataclysmes qui ont plissé les roches… Si je me laissais emporter par mon lyrisme j'en rajouterai en évoquant les correspondances entre les stries du paysage et les motifs rayés de l'artisanat du coin.

Comme j'ai la manie de prendre de grande photos panoramiques, j'en ai ramené celle-ci :


Quand je dis grande photo, c'est parce que, par exemple celle-ci est prévue pour mesurer 2,5 x 2 mètres.
à cette taille là on voit qu'en fait, il y a un village à peu prés au centre géométrique de la photo. Si on clique, on voit mieux.

Voilà, c'est comme ça que ça a commencé.
Je me suis inspiré de cette photo pour faire le crayonné général des illustrations.

Je dis crayonné général, parce que la majeure partie du livre est illustré par un zoom à l'intérieur de ce paysage. J'ai donc scanné ce crayonné. Je l'ai cadré et mis au format dans une prémaquette du livre.
Puis j'ai imprimé le pages de cette maquette, comportant les crayonnés à la bonne taille, et j'ai repassé chaque double page à la table lumineuse, sur du papier journal, avec une mine de charbon, sanguine et fusain, un peu aussi, je crois…

Pendant ce temps, Nathalie à travaillé une mise en couleurs à base de collages de matières. Ce n'est pas "vraiment" un collage, parce qu'en fait, elle dispose, dans l'ordinateur, des scans et des photos de différentes matières qui nous interessent. Le collage est à la fin posé sous chaque crayonné.

Et puis les touches de couleurs finales sont posées à la palette graphique.
Et puis on réalise les dessins complémentaire qui viendront en haut de la double page.
J'ai dit "en haut" de la double page parceque ces livres ont été conçus pour être tenu verticalement, comme un calendrier, ce qui permet de concilier les sens de lecture du latin et de l'arabe. Et puis, j'aime bien travailler dans ce format, un peu kakemonesque.

Et voilà, à l'éditeur de mettre en place la typo aux endroits prévus, et d'envoyer le tout à l'imprimerie.
En guise d'épilogue, je pourrai vous conter la surprise de l'éditeur en découvrant une Lalla Chama amazigh ! Lui, il la voyait plutôt fassie, mais ce serait trop long à raconter…

2 commentaires:

yas a dit…

D'abord "félicitations" et "mabrouk".
Voici les commentaires :
Ne pas oublier d'apposer sa signature sur le dessin et non à côté de celui-ci.
Mettre les titres de livre en italique.
Il faut choisir de vocaliser entièrement les phrases arabes ou ne pas les vocaliser du tout.
Je vous encourage à continuer.

Alexis Logié a dit…

Oui, je suis bien d'accord pour que l'arabe soit entièrement vocalisé. C'était un des points de départ de la série de livres bilingues verticaux, qui avait commencé avec "La colère de P'tit Nuage" de H. Mazini.
Malheureusement, comme souvent au Maroc, au cours du processus, le Blèch' system gagne du terrain. Et au fur et à mesure, la typo change d'une série à l'autre, les illustrs sont cadrées… un peu vite, disons.

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