vendredi 29 juillet 2011

Grand boula matari

Pour mon deuxième essai de participation au blog "covered" de l'excellent Robert Goodin, j'ai choisi de m'attaquer à Tintin au Congo. Mais à la différence de la première fois qui, tu t'en souviens certainement fidèle lectrice, fut un échec… ce coup-ci yesssss ! J'ai décroché le pompon !
Et voilà le travail !

À la différence de ma première tentative, j'ai cette fois délibérément choisi de respecter les règles du jeu, c'est à dire faire une réinterprétation fidèle à la couv' originale plutôt que de proposer une nouvelle version entièrement inédite… comme quoi.

Bien entendu fidèle lecteur, tu n'est pas venu pour rien puisque je vais, selon mon habitude me répandre un peu en explications…

D'abord, j'ai choisi Tintin au Congo en raison des polémiques qui entourent l'ouvrage, à savoir faut-il l'interdire en raison du racisme manifeste qui s'en dégage…
 L'argument étant principalement que les noirs y sont représentés d'une manière caricaturale ne reflétant en rien la réalité…
J'y reviendrai.
C'est pour celà que j'ai dessiné cette version, en m'efforçant de me rapprocher de la vraie réalité que le vrai Tintin pourrait avoir éprouvé dans le vrai Congo colonial des années 20 à 30 (du XXe siècle).
http://www.dyna.co.za/cars/ford-history.htm
http://old-photos.blogspot.com/2009/02/model-t.html

Donc j'ai été chercher un peu de doc et j'ai facilement trouvé ces deux photos qui m'ont frappées par leur ressemblance avec la couv originale d'Hergé, à tel point que je me suis demandé si elles n'étaient pas les documents originaux dont il se serait inspiré.
C'est pour cela que j'ai remplacé le modèle  Ford T 1922 Touring de la couv originale par le modèle 1927 pleins de bagage de la photo sépia. Problème, la photo aurait-été prise en 1936, et la couv, dessinée en 1931… et j'avoue que je ne suis pas tintinophile au point de disposer de ce genre d'information. Néanmoins fidèle lecteur, si tu disposais de ce genre d'info, nous sommes preneurs (moi et ma fidèle lectrice).
Pour continuer à faire dans le historiquement correct, j'ai fait la mise en couleurs avec un procédé rappelant le système Benday, à savoir que j'ai, sur quatre calques*, travaillé la couleur avec des tons directs d'imprimerie (CMJN) avec différentes densités. Je dois dire que c'est un truc de dingue amusant cinq minutes, mais que j'ai fini tout de même par fignoler quelques détails de la girafe et des bagages avec une méthode plus expéditive…

Et voilà, maintenant quant à savoir si il faudrait interdire cette bédé, ou en restreindre l'accés, la signaler, la préfacer etc etc etc, mon opinion est que cette représentation de l'Afrique colonisée est bien plus instructive sur l'Europe coloniale que sur le Congo lui même. Et cela doit faire partie de notre histoire, de notre culture, même si il n'y a pas lieu d'en être fier, et à ce titre être à la disposition des lecteurs, et des jeunes lecteurs. Faut pas les prendre pour des idiots, j'ai du moi même découvrir cet album entre 8 et 10 ans, et ne n'ai jamais supposé que ce puisse être la représentation d'une quelconque réalité. Et c'était pourtant à une époque reculée, en plein dans le troisième quart du XXe siècle.
Sur ce, bonne soirée fidèle lecteur et fidèle lectrice.

*Sous photoshop® avec une palette graphique. Je suis pas dingue à ce point là quand même !

jeudi 28 juillet 2011

Wörst of…

Quand Eric Lebraz m'a demandé en juillet 2009 si illustrer la rubrique des faits divers m'intéresserait, j'étais loin de me douter que l'aventure continuerait deux ans plus tard, après un peu plus d'une cinquantaine de dessins
Je me suis souvent pris la tête sur ces sujets généralement peu enthousiasmants, à moins d'entretenir des relations privilégiées avec nos amis Éros et Thanatos —personellement, Éros me branche plus que l'autre— même si on tombe parfois sur des histoires rigolotes, pour changer des meurtres et tortures diverses…
Cet été, actuel, journal hebdomadaire, dynamique et marocain, publie un numéro "Best of", pour faire passer le mois d'Août ramadanesque qui se profile, et c'est l'occasion de repasser quatre "faits div's". Pour faire l'ouverture, en double page, j'ai fait une adaptation du dessin ci-dessus, que j'avais initialement prévu pour être la couverture d'un hypothétique recueil de ces illustrations. Évidemment, j'en ai profité pour placer une sorte d'espèce de genre d'autoportrait dans le rôle du gaucher
Pour découvrir cette magnifique version double page, il te faudra aller sur le blog "pro" que nous entretenons pas loin d'ici… Tu pourra ainsi, fidèle lecteur découvrir la sélection des images republiées.

Moi, mes préférées, sont celles que tu peux voir ci dessous, fidèle lectrice.
? - septembre 2009

?- sept. 2009 itou, décidément
Mais peut-être n'es-tu pas d'accord avec moi ! N'hésite pas à me le faire savoir en m'apportant ta contribution dans les "critiques constructives (il faut cliquer quelque part là-dessous).
Oct. 2009- il m'en manque plein en fait
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69/70









mardi 26 juillet 2011

Steampunk Motörhead

Et voilà le retour de ce bon vieux Snaggletooth, dans une interprétation steampunk limite fashion, qui traine sur mon disque dur depuis un bon moment (le bonjour aux fans du Sexy Maskagaz, en passant).
À propos de steampunk, ça me rappelle une conversation récente avec un client. Suite à un énième crash de matos informatique, genre disque de sauvegarde… il nous était apparu que l'idéal serait de trouver un moyen de transférer tout nos CD d'archives sur des vinyls. Pasque ça au moins, même vieux et rayés, on entend encore la musique !

jeudi 21 juillet 2011

Sex and the (red) city

Terreur chez les homos marrakchis !
Carrément !
C'est le titre en une du n° 103 de ton hebdo favori, fidèle lectrice, et l'article que j'avais mission d'illustrer. Un peu différent des faits divs' habituels, l'article narre les méfaits d'un gang, pas encore appréhendé, spécialisé dans l'agression de gays rencontrés sur le site gayromeo.com.
Le principe est relativement simple, les agresseurs, profitant de l'illégalité de l'homosexualité au Royaume du Maroc, menacent leurs victimes de les dénoncer aux autorités avant de les dévaliser et/ou de les agresser physiquement.


Les victimes seraient essentiellement d'origine étrangère, résidentes ou de passage, mais les choses sont difficiles à établir. En effet, dénoncer les agresseurs revient à risquer de se faire entauler en tant qu'homosexuel, un risque que certains étrangers sont préts à courir par courage ou ignorance, un risque que les marocains de la communauté gay marrakchie ne sont clairement pas pressés d'expérimenter.
Ils ont sans doute suffisament à faire avec les difficultés qu'ils rencontrent dans la vie quotidienne et leur rapports avec la maréchaussée, qu'on devine distants.

Néanmoins, la ville de Marrakech se passerait volontiers du nombre de scandales à connotations sexuelles, (voir ici ou ici pour les épisodes précédents) impliquant des étrangers de surcroit et on imagine facilement que les traditions policières se trouvent malmenées, pour faire le tri entre ce qui peut-être toléré et ce qui ne doit plus pas l'être… dans une situation où elle avait coutume de mettre un peu tout le monde dans le même sac. Même si, selon leurs moyens il était concevable que certains soient plutôt au dessus, du sac…
Pour l'illustration, j'étais d'abord parti sur l'idée de faire quelque chose d'un peu référent à l'art de Tom of Finland, avant de corriger le tir. Je craignais de faire une image un peu trop "sado-maso" qui aurait pu être interprétée comme "après tout ils l'ont bien cherché, et ça doit même leur plaire quelque part". Et ça, évidemment ça m'aurait causé du souci, tu le comprendra aisément, fidèle lecteur.
En attendant, pour profiter pleinement de la longue image sur une double page complète, il te faudra faire l'acquisition, rapidement, du numéro 103 d'actuel. Aller ! Go !

Et pour la musique, autant être hors sujet !

lundi 18 juillet 2011

Nouzha feïn hiya ?

Il y a des jours comme ça, où on a envie de piquer une bonne grosse colère. Un effet d'accumulation sans doute.
À la fin de la semaine dernière, tu t'en souviens sans doute, fidèle lectrice, c'était le festival de Casablanca, une date que je n'ai jamais raté depuis sa création, et que j'attends (et je suis pas le seul, fidèle lecteur) avec impatience chaque année. Expos, concerts gratuits, manifestations culturelles en tout genres rythment cette semaine estivale, et c'est l'occasion pour les casablancais de se mêler, toutes générations, sexes et classes sociales confondus.
Et si j'y suis si attentif, c'est aussi pour avoir travaillé sur les affiches et la communication de la première édition, avec l'agence Mozaïk.
Cette année, qui plus est, un festival dans le festival, Nouzha Fennia, proposait des ateliers et rencontres, expos etc.
Yessss ! me suis-je dit au matin du 13, en emmenant les zenfants à la fabrique culturelle pour un atelier de graff animés par des hip-hoppers qualifiés…
Las, 1h30 après le début officiel de l'atelier, il était clair que de peinture… point, et qu'à part quelques "organisateurs" promenant leur dreads, le coin était désert. Nous apprendrons le lendemain après midi –sur place– que la peinture est bloquée en douane quelque part…
Bon, et bien les enfants… je crois qu'on va rentrer alors…

Any colour you like
Le soir, c'était le spectacle d'ouverture, bien sympathique quoique un peu petit pour la dimension du lieu… lieu qui ne semblait pas aussi rempli que les années précédentes. La sono également semblait peu puissante, il nous parvenait quelques bribes du Floyd, ce qui est toujours bon à prendre, même si pas très novateur. Bon je passerai sur le concert de Ayo, où nous constatons là aussi une affluence moindre que d'hab, pasque bon, Ayo, c'est pas trop mon truc…
Trois pelés, un tondu… les boules !
 Par contrevanche, les concerts de Darga et Amazigh Kateb étaient aussi excellents qu'on pouvait l'escompter. Amazigh particulièrement a emballé la (maigre) foule en moins de temps qu'il ne faut pour le dire en entonnant "ma vi(ll)e, mon désespoir".
On aurait du se méfier, c'était prémonitoire…
Car nous nous faisions une fête d'aller le lendemain au feu d'artifice qui chaque année clôture le festival avec panache… mais figure-toi, fidèle lecteur, que arrivés sur place, nous apprendrons qu'il a été tiré avec une heure d'avance, à la stupeur des policiers de faction, qui encadraient l'afflux du public pour un événement déjà fini !
Bon, et bien les enfants… je crois qu'on va rentrer alors… (bis)

Around Midnight
Bréfle tout ça nous a donné le sentiment d'un sabotage organisé, bien que quelques galonnés nous soutiennent dans les yeux que non non, c'était bien prévu à 23h. Non non, ça l'était pas, comme on peut encore le lire ici à l'heure où j'écris ces lignes…
Mais comme bien entendu, depuis deux jours, nous avions pu constater les divergences entre les versions papiers et en ligne du programme… tfou ! comme on dit par ici.

Et ce genre d'incompétence, ou de malveillance, selon les avis, ça a le don de me mettre hors de moi quand même.

Histoire de me calmer, tout à l'heure, je me suis dirigé vers le marché central, histoire d'acquérir quelques gourmandises à partager avec ma copine. Tu t'en souviens sans doute fidèle lecteurice, le marché central, c'est ce magnifique édifice qui fait face à l'hôtel Lincoln, symbole par excellence du gâchis du patrimoine architectural Casablancais. Il y a quelques temps, je t'avais même invité à signer une pétition en ligne pour éviter la démolition de l'immeuble Piot-Templier qui le jouxte.
Et bien rassure-toi, à l'heure des grandes réformes au Maroc, à l'heure où Casablanca résonne du fracas des travaux du tramway, censé revitaliser le centre ville avec ses aménagements piétonniers, à l'heure où le roi lui même discourt sur la nécessité de sauvegarder le patrimoine historique… le bezness continue, et avec lui le saccage…

Lay down the wall
J'ai déjà vu ça quelque part
Quant à savoir si par ici, la culture est considérée comme un luxe ou un loisir négligeable… je te laisse répondre tout seul, fidèle lectrice. Tu peux te joindre à nous, fidèle lecteur, tu vois ce coup-ci, pas de trucs à signer, pour ce que ça sert.

En plus, la boutique était fermée… tfouuu !

Allez, c'est les vacances… pourquoi se fatiguer ? Consommons, consommons.

mardi 12 juillet 2011

Les Établissements Bertin

Cliquez pour agrandir l'image.
Sis rue Rahal El Meskini, à Casablanca bien sûr, les établissements Bertin se sont longtemps occupés du réglage de mon vélocipède, du temps où la faculté ne m'en avait pas encore interdit l'usage. Je n'ai pas ici photographié le rez de chaussée qu'ils occupent depuis des temps reculés, car, fidèle à mes habitudes, j'ai préféré me concentré sur les frises et corniches que j'affectionne tant.
Comme on peut le voir, l'immeuble, signé C. Blesson Architecte & V. Ripoli Entrepreneur, présente une multitude d'ornements assortis mélangeant des motifs géométriques et floraux, ce qui n'est pas si commun, ailleurs c'est le plus souvent soit l'un soit l'autre… Autre fait remarquable, en coin, l'immeuble présente trois façades, dont deux au moins sont spécialement admirable (la troisième, dans une rue plus étroite est moins facilement visible). J'aime spécialement le jeu des volumes autour d'un thème "coins coupés" hexagonal, entre les fenêtres, le corps de l'immeuble, et les longues rayures qui rythment la grande façade côté Rahal El Meskini.
Bien entendu, comme c'est le cas pour nombre de ces vieux immeubles qui font le charme du vieux Casa, le manque d'entretien, les restaurations hasardeuses et la paupérisation des résidents, entraine une dégradation générale du bâtiment et de ses ornements, dont une bonne partie à déjà disparu du fronton du deuxième étage.
En attendant, le festival de Casa commence demain, et si vous avez de la chance, vous devriez me croiser au concert de Ayo  
ou à celui de Carlinhos Brown (soirée chapeau à plumes donc)

mercredi 6 juillet 2011

Dounia Moussaâd

Ça fait un bon moment que je ne vous ai entretenu, fidèles lectrice & teur, de la vie tout à fait réelle de mes amis imaginaires. Mais voilà, c'est la fin de l'année scolaire, il y a un parfum de vacances, et hop, il arrive comme ci comme ça que l'on croise une vieille connaissance prenant le frais à l'heure du F'tour au soleil couchant sur la corniche, chez-nous-ici-à-Casablanca.

Dounia, elle est bien sympa. Il y a deux ans, elle a divorcé, à 54 ans. Une décision étonnamment facile à prendre, qui lui est apparue un jour comme une évidence… D'abord, les enfants étaient partis faire leurs études à l'étranger (France et Canada) et elle avait soudainement pris conscience qu'en fait, elle s'emmerdait depuis un bon moment, aux côtés de Si Khalid. Et que non seulement elle s'emmerdait, mais elle avait aucune raison de le faire, à part un vague respect des convenances —et encore ! Ça tenait plus de la flemme que du respect, en fait. Elle était tout à fait capable de s'en sortir financièrement, surtout depuis qu'elle avait pris une participation dans une boite de comm' numérique (enfin un truc dans ce genre là, qui fait imprimeur, tireur de plan, fabrication de sites internet, logos et cartes de visite). En plus, franchement ça lui rapportait du fric sans qu'elle ai besoin d'y foutre les pieds, tout bénef'.
Elle occupe sa quantité de temps libre impressionnante en s'investissant à fond dans des activités associatives, en particulier la défense des femmes opprimées, dans une assoç où jusque là, elle s'était contentée de verser une obole, parce que, quelque part, ça se fait
Bon… le problème, en même temps, c'est que toute ces jeunes femmes séduites, engrossées et/ou battues et abandonnées, elles sont jeunes justement, et que ça se sent, à leur façon de la considérer comme une vieille sage pleine d'expérience. Et que, en plus, les seuls mecs qu'elle croise à l'assoç, et ben justement, ils sont jeunes aussi et tout à fait incultes, sans compter que, vu ce qu'ils ont fait subir à leurs bonnes femmes compagnes, en gros, c'est des sales cons.

Pas le meilleur endroit pour se recaser…

Elle s'est inscrite sur un truc qu'elle prenait au début pour un réseau social, et qui s'est avéré être en fait un site de rencontres (voire de cul), mais elle s'est vite rendu compte qu'elle avait beaucoup plus de rencards depuis qu'elle avait remplacé sa vraie photo par celle d'une espèce de Pin-up voilée aux yeux de braise… plus de rencards, mais, ça conclue pas vraiment…

Depuis, elle promène sur le monde un regard un peu lointain, comme si elle regardait par la fenêtre un paysage pas forcément inaccessible, mais où elle ne sait pas très bien où est sa place.
Le pire c'est que les autres, eux, ils ont l'air de savoir où elle est, sa place…

Elle a un peu l'impression d'être de retour sur terre après un long séjour dans un genre de Soyouz, et là, elle ose pas vraiment ouvrir la porte… mais ça peut pas durer comme ça, va falloir faire quelque chose…


Vous connaissez cette personne ? Vous disposez de renseignements complémentaires, d'informations inédites, d'anecdotes n'hésitez pas à nous en faire part dans les commentaires (pas d'attaques nominales, de calomnies ou de diffamation s'il vous plait).

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